samedi 4 janvier 2020

Un goût de cannelle et d'espoir, par Sarah McGoy.




Un goût de cannelle et d'espoir, ou le livre que je voyais sur tous les blogs il y a quelques années. Il me tentait énormément sans passer le pas. J'ai fini par me le procurer à la librairie d'occasion, et j'ai commencé la lecture peu après !


Résumé


Comme dans "Elle s'appelait Sarah" de Tatiana de Rosnay, l'autrice nous emmène suivre deux personnes à deux époques et lieux distincts: une jeune femme du nom de Elsie, vivant à Garmisch, en pleine Allemagne nazie de 1944; et de l'autre, nous retrouvons la journaliste Reba en 2007, au Texas. La première travaille avec ses parents à la Bäckerei (boulangerie) Schmidt. La deuxième ne peut s'empêcher de mentir sur des choses la concernant.
Soixante ans plus tard, Reba écrit un article sur les traditions de Noël. Ses pas vont la guider jusqu'à une boulangerie tenue par Elsie et sa fille, Jane. Les questions de la journaliste vont ramener Elsie en Allemagne... où la boulangerie Schmidt fait de son mieux pour survivre, et où, un soir d'hiver, un petit garçon juif terrifié et glacé, se présente devant sa porte en lui demandant de l'aide...


Avis


Du haut de ses 500 pages, ce livre est de ceux qu'on dévore, Tout le long, j'ai été tenu en haleine. Les descriptions des décors, les rebondissements, les sentiments des différents personnages, rien n'a été laissé au hasard. J'ai tout simplement adoré Elsie, qui est vraiment le personnage que j'ai préféré. Lire un livre parlant d'un personnage allemand pendant la seconde guerre mondial est quelque chose de rare, encore plus quand il s'agit d'une personne cachant un enfant juif. Le seul autre livre que j'ai lu parlant d'une allemande était "la voleuse de livres" de Markus Zusak, un autre très bon livre mais encore différent.


Quelques Lebkuchen, un pain d'épice servi régulièrement à
Noël. La photo vient du site de recettes Springlane.
Elsie est une personne sensible, tournée vers la famille, généreuse, insouciante. Elle est très attachante, et c'est avec plaisir que je l'ai suivie dans ces chapitres, d'abord jeune puis plus âgée. D'abord travaillant avec ses parents en Allemagne, puis propriétaire de sa propre Bäckerei en Amérique. D'abord jeune et naïve, puis déterminée et prête à tout pour sauver la vie de cet enfant juif. Elle est intelligente, ses réflexions fusent à travers les mots: elle se pose des questions sur tout, la guerre, la vie, pourquoi ci, pourquoi ça.

A contrario, j'ai moins apprécié Reba. Enfin, surtout au début. Elle a prit l'habitude depuis de nombreuses années de mentir sur tout ce qui la concerne: Par exemple, elle affirme ne pas pouvoir manger ou boire ce qui vient de la vache, et avale des bouteilles entières de lait seule chez elle le soir. Elle est fiancée avec Riki, un garde-frontière s'occupant de rapatrier les migrants vers leur pays d'origine. Malgré ses fiançailles, Reba n'est toujours pas sûre de l'aimer vraiment, de l'aimer suffisamment. Cependant, la rencontre avec Elsie et Jane va radicalement changer sa manière de voir le monde. Ce n'est pas qu'elle est moins travaillée car c'est loin d'être le cas, mais bien en terme de ressenti personnel. Cependant, j'ai fini par finalement changer d'avis vers la fin, lorsqu'elle fini par réellement être elle-même.

Les personnages secondaires sont tout autant attachants. Nous avons Josef, généreux et serviable, mais travaillant à Dachau. Jane, amoureuse d'un homme sans papier. Hazel, vivant dans un Lebensborn où elle se doit de donner naissance à de parfaits enfants aryens... Ca a été un réel plaisir de les suivre.



«Elle avait apprit que le passé était une mosaïque floue faite de bon et de mauvais. µIl fallait admettre sa part dans les deux et s'en souvenir. Si on essayait d'oublier, de fuir ses peurs, ses regrets et ses fautes, ils finissaient par vous retrouver et vous consumer comme le loup de son père l'avait fait pour lui.»



Gros point positif supplémentaire: le rythme. Ni trop rapide, ni trop lent, il a été divinement géré, d'une main de maître. Sarah connaît son sujet, elle maîtrise l'écriture et ça se sent ! Les événements survenant sont peut-être difficiles, mais l'autrice parvient à les décrire avec une douceur, une poésie toute particulière, sans que ça ne donne l'impression de minimiser.Sa manière d'écrire est un vrai délice.


Des brötchen. Photo venue du site de recette Schaer.
En parlant de délice, on en parle de ce livre qui nous parle de pâtisseries régulièrement. Ça me donnait horriblement faim, surtout qu'à la fin il y a les recettes des pâtisseries évoquées au long des chapitres... Ça aurait pu être intéressant de lire ce livre en grignotant des Lebkuchen (un pain d'épice traditionnel allemandou des Brötchen (des petits pains). Malheureusement, mes connaissances en terme de pâtisseries se limitent aux popcakes au chocolat blanc... quant au pain, j'avoue ne jamais avoir essayé d'en faire, et comme j'en mange très peu... Mais allez, je vais essayer de réaliser une recette ou deux de ce livre ! Reste à savoir quand.


D'ailleurs, petite parenthèse, mais la cannelle est mon odeur préférée depuis l'enfance, surpassant même celle d'un vieux livre. J'ai plusieurs bougies qui sentent cette odeur, et je ne peux m'empêcher de sentir régulièrement les pots de cannelle dans la cuisine. Au moment où j'écris cette chronique, j'ai d'ailleurs une bougie à côté de moi, et l'odeur dans le nez, c'est de circonstance. En revanche, j'avoue ne pas être très fan du gout, surtout s'il est très prononcé.



«Comme leurs esprits sont jeunes et ignorants de l'histoire. Je me demande s'il vaut mieux pour eux qu'ils restent ainsi, innocents et naïfs. Devrions-nous enterrer nos souvenirs barbelés pour éviter qu'ils ne transpercent leurs cœurs? Il st certain qu'ils connaîtront leurs propres tragédies. Où devrions-nous mettre en garde nos enfants contre la cruauté du monde et la méchanceté des gens? Les prévenir pour qu'ils veillent les uns sur les autres et qu'ils aspirent à la compassion?»



J'ai terminé le livre en l'équivalent de deux soirées, même si je grattais quelques pages de temps à autre dans la journée. J'ai dévoré 300 pages en une soirée, en oubliant qu'il fallait mieux dormir tôt pour reprendre le travail ans de bonnes conditions... J'étais tellement plongé dans ma lecture que j'en ai oublié de regarder l'heure, qui est un bon point je pense.

Les dernières pages m'ont ému. Tout au long, j'ai adoré ma lecture, mais la fin a été clairement au dessus. C'est clairement la plus belle que j'ai lu, et de loin. Un magnifique message d'amour, d'espoir. C'est exactement ça, un goût d'espoir. C'est la plus belle manière de clore ce livre. Elle a été tellement parfaite que je n'étais même pas triste en tournant la dernière page. J'ai juste ressassé tout ce que je venais de lire, me rappelant des belles phrases, des leçons de vie. Cette fin a fait toute la différence entre une très bonne lecture, et un véritable coup de cœur.



«Papa était trop préoccupé par son passé et il l’a laissé détruire son présent. On ne pouvait rien pour lui, si ce n’est l’aimer le mieux possible. Tu ne peux pas obliger quelqu’un à croire ta vérité, pas plus que tu ne peux forcer le pardon. Nous ne sommes responsables que de nous-mêmes. »




J'ai tout de même énormément écrit pour cette chronique, mais il y a tellement de choses à dire ! Mais encore une fois, je le conseille. Rien de ce que je pourrais dire ne sera à la hauteur de ce livre.
Car il ne se lit pas, il se vit.




Les graines de pensées:

  1. Eh bien ! ça, c'est un coup de coeur ! :'D
    Je le place en wish, c'est vendu !;) Tu m'étonnes que ta lecture te paraisse faiblarde après celle-ci !

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    1. Ouiiii, un touuut petit coup de cœur xDDDD
      Ça marche, tu me diras ce que tu en as pensé !

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