mardi 31 mars 2020

Pictural, de Matthieu Biasotto.





Habitant de ma wish-list prioritaire depuis un an ou deux, Pictural me donnait surtout envie à cause des chroniques et des retours le concernant. Récolant de très bonnes notes, des avis positifs sur ce petit livre. Sur son humour, cette étincelle de vie qu'il aurait réussi à capturer. Pour le découvrir, j'ai même su passer outre ma répulsion aux romans d'amour. Quoi qu'il en soit, en janvier, le voilà enfin ma PAL !

Astrid Dufrene se qualifie comme une survivante. Son quotidien ne se limite qu'à ça, survivre. Trempée dans les ennuis jusqu'au cou, criblée de dettes, elle n'a ni l'envie ni la force de s'en sortir. L'Art, elle ne connaît absolument pas: elle est incapable d'appréhender la peinture, et ne comprend pas comment les autres font pour mettre un tel prix dans un tableau. Léo Dattello, lui, est artiste-peintre. Talentueux, mondialement connu, mystérieux. Leurs chemins vont se croiser, et quoi que pense Astrid, elle se sent indubitablement attiré par l'Artiste...



« Pourquoi des portraits?
- Le visage est le siège des émotions. Le regard, une fenêtre sur l'âme. Il est difficile de tricher avec le regard. La bouche est une confidente. Difficile de duper avec les lèvres. J'aime que la toile interpelle. »



Bon... au contraire des deux autres livres que j'ai lu et qui venaient de ma WLP, ce livre n'est pas une réussite. Pour tout dire, j'en ressors même déçu.
Je ne suis absolument un fervent lecteur de livres romantiques (c'est un genre qui ne me plaît pas en général) et pourtant, ce n'est même pas la romance qui m'a dérangé. Au contraire, j'ai même trouvé des scènes plutôt jolies (je pense surtout à la seule scène de relation sexuelle, que j'ai trouvé très poétique et joliment tournée). Mais franchement, je n'ai absolument pas trouvé mon compte dans ce livre.

Déjà, j'ai été fortement dérangé par la manière dont le livre est écrit. C'est du familier, du "parlé". Le premier chapitre, vu à travers les yeux de Léo, est très bien écrit, alternant poésie et peinture. Je l'ai énormément aimé. Quant aux autres chapitres, du point de vue de Astrid... j'ai eu l'impression de lire le journal intime d'une ado de quatorze ans... C'est assez désagréable.




« Dans cette discipline, chaque pas peut être fatal. Son visage est si précieux. Son expression, inestimable. Un battement de cil, une fausse note et tout s'arrête. Lorsque je contemple les traits de cette femme, mon regard s'apaise. Une dernière note et je suis satisfait. Il n'y a plus rien à toucher.»



Secundo, j'ai trouvé que le rythme souffrait d'énormes accrocs. Autant, il semblait bon au début, autant des fois j'ai eu l'impression que l'auteur se perdait. Il fallait partir du point A pour arriver au point B mais le cheminement ne se faisait pas, alors ça devenait gribouillis sans queue ni tête. A d'autres moments, c'était juste des touches de peinture de couleurs différentes jetées sur la toile, sans placer le décor. Une touche rouge, une bleue, une jaune, et au lecteur de se débrouiller avec ça. L'art est subjectif j'imagine...
Il y a même plusieurs ellipses qui pour moi détruisent encore plus le rythme. Un mois après, un mois avant, deux ans après... sans parler que les personnages ne sont absolument pas les mêmes (je suspecte un enlèvement extraterrestre pour l'ellipse finale). Et la fin... c'est saccadé. Toutes les révélations (et encore, révélations est un bien grand mot car j'ai trouvé ça extrêmement prévisible) arrivent comme un cheveu sur la soupe. Oui, la métaphore du journal intime d'une adolescente est bien trouvé...

Ce livre m'a laissé de marbre tout le long. L'héroïne aurait pu être intéressante, mais je ne me suis absolument pas attaché... quant au peintre, eh bien on en sait beaucoup trop peu sur lui... Même à la fin , il y a trop de questions sans réponse. Son caractère est flou, incertain, et le mystère l'environnant m'a semblé beaucoup trop exagéré.

De même, gros bémol sur le cliché... On a la madame pauvre qui n'a pas confiance en elle, et le monsieur riche et célèbre qui va s'enticher de la madame, qui elle-même est attirée par le monsieur... C'est aussi pour ça que j'ai du mal avec les livres de romance, j'ai l'impression que le départ est toujours le même...



« Cette mélodie au piano occupe l'infini, à l'extérieur comme à l'intérieur. Elle remplit l'espace qui m'entoure. Elle envahit ma tête et mon cœur. De grands accords arpégés me bercent dans la mélancolie. Sur un tempo larghetto, j'écoute Chopin, le fameux Nocturne Opus 9 -N°2. Mon préféré. »



Je n'ai pas été touché par l'histoire étant donné que j'avais tout deviné au début. La révélation finale, je l'ai deviné à la page cinq (oui c'est la toute première page), et pour le reste des événements, j'ai lu jusqu'à la page vingt-cinq et j'ai pensé à une hypothèse... et tout s'est révélé être exactement comme je l'imaginais. En bref, en ayant lu que 20% du roman, j'ai découvert toute l'histoire... La seule chose que je n'avais pas vu venir, c'est l'histoire du pacte... Je pense que c'est un livre à apprécier sans réfléchir, mais j'en suis incapable car mon cerveau file toujours à 1000 à l'heure. C'est aussi pour ça que j'apprécie autant les auteurs parvenant à me faire faire fausse route, comme le fait si bien Donato Carrisi. J'ai besoin d'être surpris.

Plus haut, j'ai parlé de l'ellipse finale et du possible enlèvement. Mais franchement, l'héroïne avant et après l'ellipse... ce n'est pas la même personne? C'est impossible? Le prénom est certes le même, mais tout est différent: manière d'agir, de réfléchir. Et cette fin... C'est totalement différent, trop rose, trop fleur bleue... C'est beaucoup trop parfait, tout est bien qui fini bien...

Donc oui... déception pour ma part. J'ai trouvé l'histoire très prévisible, les personnages peu développés, un rythme souffrant de multiples couacs... Bref, Pictural n'a absolument pas su me faire rêver, et c'est la première déception de ma WLP... Pour ma part, il sera oublié aussi vite qu'il a été lu. J'ai un deuxième livre de cet auteur que je voulais découvrir, un thriller appelé "EWA". Et j'avoue que je reste assez dubitatif pour le coup...



Les graines de pensées:

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