samedi 25 avril 2020

La petite fille dans le placard, de Marie Lincourt.





Laurence est âgée de six ans lorsqu'elle attrape la rougeole, une infection virale. Elle partageait sa chambre avec son petit frère, Charles, qui a 3 ans, mais sa mère décide de déplacer son petit lit dans le placard, pour ne pas qu'elle contamine Charles qui sort d'une grippe. Seule, dans l'obscurité, elle ne peut compter que sur son ours en peluche pour occuper ses journées. La maladie fini par passer, mais la petite fille doit rester dans le placard, martyrisée et humiliée par sa nourrice, ignorée par sa mère, affamée et n'ayant même plus la force de se tenir sur ses jambes.



Petit livre de moins de 200 pages, écrit gros, "L'enfant dans le placard" est le témoignage d'une enfant non désirée. On apprend très vite qu'elle a servi de moyen de pression pour que son père reste avec sa mère. Si bien qu'à ses trois ans, lors de la naissance du petit Charles, Laurence a été mise de côté. Les caresses, les mots doux ont été pour le cadet, et elle n'avait que sa solitude. Dans le placard devenu son lieu de vie, elle imagine un croquemitaine et un grand méchant loup, qui la regardent en ricanant. 

Je l'ai lu en une petite heure lundi soir. Si l'histoire en elle-même est un calvaire pour la petite, la forme m'a laissé dubitatif. C'est très fouillis, l'auteure passe d'une époque à une autre sans transition. Certains passages sont expéditifs, et j'ai dû retourner plus d'une fois en arrière pour bien comprendre certains passages.

Tout le long, il y a une énorme contradiction entre le fond et la forme. Le premier est poignant, mais le deuxième donne un côté très survolé, artificiel. Le point de vue est normalement celui de la petite fille victime d'abandon et de maltraitance, qui ne comprend pas pourquoi on lui fait subir ça, mais certains passages m'ont dérangés.



« «Pas possible, t'as le diable en toi. T'es à tuer !»
Ça, elle me le dit tout le temps, que je suis à tuer. Des fois, je me dis qu'elle va finir par le faire et j'en ai presque envie. J'aurai la paix, une fois pour toute et elle, elle ira en prison. Et ce sera bien fait pour elle. Elle sera à son tour dans un placard, et pour le reste de sa vie. »



Je reste dubitatif. Ce qu'à vécu la petite est horrible, mais la manière dont le récit a été écrit ne m'a pas marqué plus que ça, je suis resté extérieur. Par contre, j'ai eu extrêmement hâte de voir comment cette histoire allait se terminer, et soulagé de voir le dénouement final. La grand-mère de Laurence, Grannie, est une femme honorable, prête à tout pour sauver la vie de la petite.





Les graines de pensées:

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