vendredi 3 avril 2020

The Wicked Deep, de Shea Ernshaw.






En 1822, trois sœurs arrivèrent dans la petite ville côtière de Sparrow, Marguerite, Aurora et Hazel Swan. D'une beauté sans égale, indépendantes, séductrices, s'attirant vite la méfiance des habitants de la ville. Elles furent accusées de sorcellerie, jetant des sorts aux hommes pour les rendre infidèles, et noyées sans aucune pitié.
Chaque année, elles reviennent du fond des mers pour se venger et voler le corps de jeunes filles et noyer des hommes se laissant séduire. Chaque année, la même malédiction, devenue événement touristique appelé "Swan Season", frappe la ville, semant derrière elle des cadavres de jeunes hommes noyés.



« J’imagine les trois jeunes femmes flottant en délicats fantômes sous la surface de l’eau et ses ombres obscures, préservées, versatiles, tout comme la sirène de foire. Est-ce qu’elles ont lutté pour rester hors de l’eau, deux cents ans plus tôt, quand on les a jetées dans les profondeurs, ou est-ce qu’elles ont laissé le poids de chacune des pierres les entraîner au fond du Pacifique glacé ? »



Cette lecture m'a laissé un petit goût mitigé en bouche. Il y a pas mal de choses qui m'ont déplu après réflexion, mais j'ai surtout eu l'impression de lire du vide. La plume est agréable, très poétique par moment, ça se lit rapidement, mais j'ai eu cette impression d'histoire non-consistante. Cela dit, l'histoire est séparée en deux lignes temporelles, présent et passé, et cette deuxième est particulièrement intéressante à lire.

En fait, dès qu'on revenait dans le passé, il y avait un petit quelque chose qui me dérangeait. Je ne saurais pas dire quoi exactement, mais ça s'additionnait tout le temps à chaque défaut que je soulevais. Déjà, j'ai trouvé le rythme très lent, beaucoup trop lent. Je suis loin d'avoir trouvé l'ambiance angoissante, j'avais plus une impression de "fête pour ado". D'ailleurs, concernant la première moitié du roman, tout ce que j'ai retenu c'est "tout le monde boit des bières et du whisky et tout le monde titube sur la plage", étant donné que c'est répété à maintes reprises. J'ai regretté le manque d'action, qui n'a jamais vraiment décollé.

La protagoniste, Penny, est plate, monotone, passive. Elle n'agit absolument pas et se contente de se laisser bercer tout le long. Elle va très vite tombée amoureuse, et essaie de le protéger des Swan Sisters, et c'est tout ce qu'elle fait (enfin, elle fait juste une action à ce but dans le livre). Je n'ai aucun avis sur Bo, le deuxième protagoniste. Comme Penny, il m'a semblé fade, malgré son côté jesaistout alors qu'il vient tout juste d'arriver en ville. Aucun vrai attachement pour les personnages donc.



« Le voilà qui s’élève, doux et langoureux comme un jour d’été, le murmure d’une chanson dont on ne peut distinguer les mots. Certains prétendent que c’est du français, d’autres du portugais, mais personne ne l’a jamais traduit, parce que ce n’est pas une vraie langue. C’est quelque chose d’autre. Ça sort de l’océan en se tortillant pour se glisser à l’intérieur de nos oreilles. C’est tendre et charmant ; on dirait une comptine intrigante qu’une mère murmure à son enfant, le soir au coucher. »




Le passé est assez bien exploité. L'auteure montre bien que, pendant l'inquisition, tout était bon pour accuser quelqu'un de sorcellerie et la/e mener à la mort. L'ambiance lourde y est présente, avant de retomber d'un coup au chapitre suivant, revenu dans le présent. Si, dans le passé, il y a limite une notion intéressante, celle qu'une femme peut être heureuse sans s'attacher à un homme en particulier, dans le présent c'est bien plus diabolisé. Seule la plus jeune, Hazel semble avoir récupéré sa gentillesse initiale depuis qu'elle est amoureuse... tandis que les deux plus grandes sont devenues mesquines, froides, juste animées du désir d'emmener au fond de l'eau le plus d'homme possible.

Cependant, je m'attendais surtout à lire un livre parlant de sorcières, pourquoi pas de l'injustice de l'inquisition, étant donné que les femmes étaient brûlées pour rien: deux grains de beauté à la suite? Une tâche de naissance? Un visage de grande beauté? Ou juste savoir quelques petites vertus sur les plantes? Elles étaient brûlées, noyées, bref tuées sans aucune distinction ou réel jugement. Il n'y a aucune remise en question dans ce livre (ou du moins je ne l'ai pas saisie), et la romance est placée au premier plan.

Par contre, il faut bien un point positif, la fin est très jolie, et cela clôt parfaitement l'histoire.



« A travers les traits délicats de son visage, à travers les traînées de larmes sur sa peau, au cœur d’elle-même, une créature filiforme au teint de perle réside juste sous la surface – soyeuse, impalpable, mouvante. Le fantôme d’une fille morte depuis longtemps. »



Donc oui... L'idée de base aurait pu être vraiment intéressante, mais j'ai trouvé le tout mal exploité. Le roman est plat, vide. Le manque d'action se fait ressentir et j'ai eu du mal à commencer le roman. Les personnages sont passifs et l'histoire évolue dans un monde en pause.



Les graines de pensées:

  1. Du vide, c'est trop ça ! je l'ai lu assez récemment aussi et pareil j'ai le même avis, c'était pas sensass du tout

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