mardi 7 avril 2020

The Book of Ivy, Tome 2, de Amy Engel.




SPOIL: The Book of Ivy, Tome 1.



« Les larmes dévalent mes joues et leur sel me pique les lèvres. Je cède et m’autorise à pleurer. Pour tout ce que j’ai perdu, par peur de ce qui m’attend. Je pleure la fille que j’ai été, l’épouse que je n’ai jamais voulu être, la tueuse que j’ai refusé de devenir, la traîtresse que j’ai prétendu être. »



Après son expulsion, Ivy est retrouvée livrée à elle-même dans cette étendue hostile. Elle doit trouver un moyen de survivre, et n'a pas le droit de s'attarder sur le passé et sur tout ce qu'elle a perdu: sa famille, un lieu de vie, l'amour, la sécurité, De nombreuses péripéties l'attendent encore, l'hiver s'approche à grand pas, et elle est seule et sans aucune préparation. Elle doit trouver de la nourriture, de l'eau, et surtout un endroit où pouvoir se protéger du froid, et trouver des alliés.
Mais surtout Ivy devra apprendre à faire confiance, à elle-même ou à autrui.



« Je suis encore effrayée parfois, mais maintenant, je sais qui je suis. Ma naissance s’est faite dans la douleur et dans le sacrifice, dans la joie et dans l’amour inconditionnel. Je suis plus forte qu’avant, capable de prendre des décisions difficiles sans fléchir, mais je ne suis pas dure. J’ai peut-être les mains sales, mais mon âme reste pure. J’aime plus profondément que je ne l’aurais cru possible, sais jusqu’où je peux aller pour protéger ceux qui me sont chers. Je suis en mesure de survivre ici, mais aussi de vivre tout court. Je peux abattre un chevreuil pour le repas du soir et apprécier la beauté d’un aigle solitaire qui s’élance dans un ciel bleu éclatant. Je peux tenir en respect un inconnu avec mon poignard, mais aussi rire avec mes amis autour de la chaleur d’un feu de camp. »



Si le tome 1 a été une très bonne découverte, le deuxième et dernier tome de la série ne m'a absolument pas convaincu. J'espérais que ce livre aurait traité plus en profondeur certains sujets peu exploités dans le T1, comme par exemple l'aspect dystopique et post-apocalyptique. Puisque après tout, Ivy est maintenant contrainte d'évoluer dans un monde sauvage alors qu'elle n'a jamais été préparée à la survie.

L'histoire est séparée en trois parties. En premier, la survie de Ivy, ou du moins ses tentatives: trouver de quoi s'hydrater, se nourrir. Trouver la force d'avancer coûte que coûte. La deuxième partie, elle trouve des alliés qui la prennent sous leurs ailes. Et enfin, la troisième s'apparente plus à la référence au titre, "révolution".



« Mes yeux savent ce qu'ils voient, mais mon cerveau refuse de décoder l'image. Un son s'échappent de ma gorge,entre le sanglot et le hurlement.
Caleb ne me quitte pas du regard. J'entend sa voix dans ma tête qui me répète : "Tu seras responsable, Ivy. Responsable." Mais comment aurais-je pu deviner ? Comment aurais-je pu savoir qu'on en arriverait là ? »



La première partie est intéressante. Par contre, la deuxième oh là là... il n'y a aucune action. Et elle DURE. Littéralement de la page 40 à la page 205. Soit 165 pages. Soit 58% du livre. 58% du livre où il ne se passe rien. J'ai eu exactement la même sensation quand j'ai regardé la saison 6 de The Walking Dead (c'est d'ailleurs la saison qui m'a fait abandonné la série), au moment de l'arrivée de Negan. Il n'y a aucune action, les personnages pédalent dans la semoule, et il y a certes un danger qui peut survenir n'importe quand, mais généralement il s'en va aussi vite qu'il est venu. C'est exactement ce que j'ai ressenti.

Je pensais qu'Ivy se serait endurci. Que sa vision des choses aura changé. Mais finalement je l'ai trouvé molle, cotonneuse. Dans le T1, il y avait vraiment cette notion de conditionnement, de Ivy qui a été préparée pendant des années à une chose mais qui se rend compte que rien ne peut être prévu à l'avance. Et que elle ne pourra pas tuer Bishop. Cette contradiction est particulièrement agréable à lire. Alors que dans ce T2, j'ai plus eu l'impression de lire "Ivy apprend à aimer" (Pagny approves this) suivi de "Ivy apprend à ne plus mentir". Pour ce qui est de Bishop (oui il revient, mais bon c'est prévisible), il est toujours égal à lui-même, il n'y a pas grand chose à dire de plus sur lui, à part que son côté protecteur est plus mis en avant, et que j'ai trouvé que c'était une bonne chose.

La fin est définitivement trop facile. Je m'attendais à un peu plus de difficultés en lisant le premier tome. A. Engel semble avoir les capacités de faire une bonne fin originale et percutante, tout le tome 1 allait en ce sens, mais elle ne l'a pas fait. J'avoue que j'ai eu peur, lorsque l'héroïne prend la décision de mener sa petite révolution, soixante-dix-sept pages avant la fin (je n'invente pas). Je me suis dit "ouille, ça va être expéditif" et ça n'a pas manqué. D'ailleurs, j'ignore si révolution est le bon mot. Quand on me dit révolution, j'ai tendance à penser à un renversement brusque du système. A quelque chose de violent. Et je n'ai pas du tout eu cette violence ici. L'action ne m'a pas semblé haletante ou du moins un peu présente. Et je déteste penser que l'auteure en avait marre de son livre et l'a terminé le plus rapidement possible, mais malheureusement, je pense que c'est le cas ici.



« Je pense à ma famille. A Bishop. J'aimerais tellement le revoir que c'en est douloureux, j'ai l'impression que mon cerveau va exploser. Je me mords l'intérieur des joues pour m'empêcher de pleurer, presse les mains sur mes paupières closes. Pourquoi est-ce aussi difficile d'oublier quelqu'un que je connaissais à peine ? Bishop n'a fait partie de ma vie que pendant quelques mois, et pourtant, il est parvenu à y laisser une empreinte indélébile qui n'est absolument pas proportionnelle à la période que nous avons passée ensemble. »




Pour rebondir sur quelque chose de plus positif, j'ai bien aimé les deux nouveaux personnages, Caleb et Ash. Bien qu'ils ne soient pas non plus extrêmement orignaux, ils sont très bien réussi et apportent de la fraîcheur et du peps à l'histoire. Et un deuxième bon côté, le livre se lit tout aussi rapidement et j'ai l'impression que la traductrice a revu entièrement sa manière de travailler.

Je n'ai donc pas été du tout convaincu par la suite de la duologie Book Of Ivy. L'action est peu présente, la personnage principale m'a fait grincer des dents. 165 pages de rien du tout, c'est rédhibitoire. Surtout quand le livre est aussi petit (moins de 300 pages). Néanmoins, le livre se lit rapidement, la traduction est de meilleure qualité, et de deux nouveaux personnages agréables à découvrir.





Série des Book of Ivy. Clique sur la couverture pour lire la chronique du tome !


Les graines de pensées:

  1. A une époque, je voulais lire cette duologie, mais c'est plus vraiment le cas, je pense qu'elle ne me plairait plus >.<

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